Bouygues Télécom exige que Météo France arrête de parler d’alerte « Orange »

Publié le : 01 décembre 20203 mins de lecture

Alors que la concurrence fait rage entre les trois opérateurs historiques et le dernier venu, Free Mobile, Bouygues Télécom appelle Météo France à modifier « d’urgence » la dénomination de son alerte intermédiaire de niveau 2 qui, selon l’entreprise, constitue une « instance caractérisée de concurrence déloyale » vis-à-vis de son principal concurrent : Orange.

Ces dernières semaines, les aléas climatiques en Europe ont eu comme conséquence indirecte la multiplication des « alertes » émises par l’organisme public de météorologie Météo France. Largement relayées par les médias, ces alertes se déclinent en trois couleurs dont la plus fréquente est le orange. Cette sur-médiatisation du mot « Orange » n’est pas du goût de Bouygues Télécom, qui estime que son concurrent bénéficie d’une «publicité massive et gratuite agissant directement sur l’inconscient collectif ».

Des cartes météos qui « évoquent la couverture 4G ne notre concurrent »

Agnès Eyfère, directrice du service juridique de Bouygues Télécom justifiait ce matin à nos confrères de l’AFP les raisons d’une demande si inhabituelle : « Si vous entendiez parler tous les jours d’alerte « Bouygues » en allumant la radio, ne seriez-vous pas influencés ? Nous avons mené une étude en partenariat avec des psychologues qui démontre très clairement l’influence sournoise de l’utilisation abusive de ce mot sur les comportements de nos clients potentiels. L’expositions des français à ces cartes de France colorées en orange évoque, inconsciemment, une carte de couverture 4G que notre concurrent pourrait produire ».

Retirer la majuscule ou parler… d’alerte rose

L’entreprise de Martin Bouygues exige dans un premier temps que soit retirée la majuscule du mot « Orange » figurant sur le site internet de Météo France. « Orange est un adjectif, à ce que je sache, lui mettre une majuscule est un clin d’œil manifeste à notre concurrent, et cela est inacceptable » rappelait Agnès Eyfère, ajoutant que son service juridique étudiait toutes les possibilités légales pour forcer la modification du nom de l’alerte. « Qu’ils parlent d’alerte rose, ce sera plus dans l’air du temps » ironisait-elle en marge de l’interview.

Cette affaire n’est pas sans rappeler les nombreuses procédures que Bouygues avaient initiées auprès du gouvernement de 2002 à 2008, afin de faire modifier la couleur des feux de circulation. L’entreprise proposait alors un changement du schéma coloré en bleu (pour remplacer le vert), blanc (pour remplacer le orange) et rouge.

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