Françaises au lit : trop déconnectées des « réalités du porno » selon une enquête

Publié le : 01 décembre 20206 mins de lecture

Une majorité des femmes françaises ne se conforme toujours pas aux standards et pratiques proposés par les médias spécialisés, a alerté aujourd’hui dans son rapport annuel l’Association Nationale des Urologues et Sexologues (A.U.S.), remis ce matin au ministère de la santé. En dépit d’un léger progrès en 2013, le fossé entre les pratiques actuelles de l’industrie adulte et celles « archaïques » favorisées par les française demeure, d’après les experts, le motif numéro un de rupture aujourd’hui. Décryptage.

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La frustration masculine au plus haut

Depuis sa démocratisation au début des années 1970, la pornographie n’a eu de cesse de se diversifier, cherchant constamment à réinventer un domaine dont les codes n’avaient pourtant que très peu évolué au cours des siècles. Dans la pratique cependant, une majorité de françaises (65%) ignore toujours ces innovations et se cantonne à des routines « aussi ancestrales qu’ennuyeuses », générant une frustration masculine en constante augmentation argumentent les experts.

« Lorsque vous voyez des  publicités pour iPhone à longueur de journée, c’est difficile de se contenter de son vieux Nokia n’est-ce pas ? L’un vous ouvre un univers d’excitantes possibilités, l’autre remplit bêtement son rôle de téléphone. Que faites vous au bout d’un moment ? Vous achetez un iPhone » a déclaré lors d’un point-presse le Dr Philippe Agostini, président de l’A.U.S., interrogé sur la question taboue des hommes qui « vont voir ailleurs ».

Dans le noir

Selon le rapport, qui a compilé et analysé les témoignages recueillis lors de plus de 12 500 consultations, 73% des femmes exigent toujours l’obscurité lors d’un rapport et 32% préfèrent même rester partiellement habillées; Des chiffres à opposer aux 82% d’hommes qui déclarent simplement aimer « voir ce qu’il se passe ».

« Depuis que je suis avec ma copine elle veut toujours faire ça dans le noir. Et filmer le truc j’en parle même pas : elle refuse cash, alors que c’est normal comme truc, on voit ça tout le temps… Ça sert à quoi de se trouver une jolie fille si on ne peut même pas en profiter ? » se demande Bruno dans l’un des nombreux témoignages qui émaillent ce rapport très détaillé de plusieurs centaines de pages.

Oh oui, oh oui ? Ben non…

Autre grande cause de déception, le « feedback » sonore et visuel donné par ces demoiselles serait très en deçà des normes de l’industrie et donc, des attentes masculines. Là où gémissements, cris, contorsions incontrôlées, encouragements verbaux et remerciements reconnaissants sont attendus, ces messieurs trouvent trop souvent de l’apathie, du manque d’enthousiasme voire même parfois de l’indifférence.

« L’autre fois je suis tombé sur une fille, pourtant j’assure hein, je suis bien gaulé tu vois, et ben on aurait dit que ça lui faisait rien. J’y suis allé comme un bourrin, j’en pouvait plus, je suais et tout, et elle on dirait que ça lui était égal. Pas un merci, rien, j’étais trop mal. J’ai pas compris. Je l’ai plus revue celle là » raconte Laurent,  qui depuis cet incident a perdu une partie de sa confiance en lui, qu’il ne retrouvera peut-être jamais.

La première fois : de plus en plus décevante pour l’homme

Alors que la qualité perçue de la première relation sexuelle (la « QPRS ») reste constante chez la femme à 37 points (sur 100), la dégradation devient chaque année plus nette chez l’homme, apprend-on dans ce 35éme rapport annuel. Tombée sous la barre des 70 points en 2013, la « QPRS masculine » inquiète certains observateurs qui y voient une menace directe pour le taux de natalité français, déjà trop bas.

Exemple avec Joris, 17 ans, fortement déçu par sa première fois, qu’il avait visualisée et espérée plus  : « J’ai voulu commencer par heu.. derrière, quoi,  pour l’exciter mais elle n’a rien voulu savoir, ça m’a pris au dépourvu alors j’ai fini sur son visage 30 secondes après, j’étais humilié, je ne suis pas sûr d’avoir envie de recommencer ».

L’exception française ?

« On ne peut pas effacer les 13 millions de siècles que représente en durée cumulée l’ensemble de la production cinématographique de l’industrie adulte. Elle est ce qu’elle est et restera telle quelle. L’ajustement doit venir des femmes. Elles l’ont déjà compris dans de nombreux pays, tels que la Finlande, l’Iran ou la Suède mais en France, comme d’habitude, on résiste au changement » déplorait le Dr Philippe Agostini, président de l’A.U.S.

D’après des sources proches du ministère de la santé, une campagne nationale de sensibilisation pourrait être lancée durant l’été.

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