Il meurt dans un accident de Sky-Bowling et blesse 4 de ses amis restés au sol

Il meurt dans un accident de Sky-Bowling et blesse 4 de ses amis restés au sol

Publié le : 27 octobre 20234 mins de lecture

AMIENS, PICARDIE – Sport extrême importé des Etats-Unis, le Sky-Bowling est à l’origine de nombreux accidents, souvent mortels. Régis Guillonnet, apprenti mécanicien de 19 ans, en a fait les frais dimanche matin en rejoignant violemment la liste des victimes. Pourtant interdite en France, la pratique du sky-bowling reste difficile à entraver, les adeptes pouvant cacher leur boules de bowling dans leur sac de parachute. Reportage.

Combinant parachutisme, « wingsuit flying » et bowling, cette discipline en plein essor sollicite de multiples aptitudes et… des nerfs d’acier. Sautant de 4000 mètres d’altitude, une boule de bowling dans chaque main, le « sky-bouleur » doit faire tomber 10 quilles, disposées en triangle quatre kilomètres plus bas. Les règles de ce sport interdisent strictement de lancer ses boules une fois le parachute ouvert : ce qui pousse le sky-bouleur à attendre le dernier moment pour effectuer ses deux tirs puis ouvrir son parachute. Une dernière opération que Régis n’aura jamais le loisir d’effectuer.

mort

Thierry, un ami sky-bouleur présent sur les lieux au moment du drame, reste profondément choqué par ce qu’il a vu : « Il était super motivé parce que s’il arrivait à faire un strike, il nous battait tous. Mais il n’a même pas lancé ses boules.. il a foncé droit dans les quilles. Il les a toutes pulvérisées d’ailleurs mais on sait pas si c’est son casque ou ses boules qui ont tapé en premier du coup on ne peut pas vraiment valider son strike, c’est trop bête » regrette-t-il en désignant tristement une feuille de score. Fonçant toutes boules en avant à plus de 250km/h, Régis a creusé un mini-cratère lors de son impact, et fait voler de nombreux éclats qui ont légèrement blessé 4 de ses amis restés près des quilles.

C’est l’autopsie qui révélera, quelques heures plus tard, la probable cause de l’accident. Le docteur Amélie Jacquet, chef du département autopsie au C.H.U. d’Amiens n’avait jamais connu pareil cas : « A mon avis, il transpirait abondamment des mains dans l’avion, lorsqu’il s’est retrouvé à l’extérieur ses doigts ont dû immédiatement geler dans les trous à cause de la température très basse à cette altitude… Ensuite le stress a probablement provoqué un afflux sanguin qui a fait enfler ses doigts de sorte que le malheureux était littéralement coincé dans ses boules ce qui l’a empêché d’ouvrir son parachute » analyse-t-elle, tout en condamnant fermement la pratique de cette activité : « Je suis bien entendu désolée pour Régis et sa famille, mais.. excusez-moi de le dire, il s’agit d’un sport d’une stupidité outrageante ».

Bien que tragique pour ses amis sky-bouleur, le décès de Régis ne semble pas avoir calmé leurs ardeurs aériennes. Ainsi Thierry et Patrick-Denis, les deux meilleurs amis de Régis, sauteront d’un avion dimanche prochain, avec son cercueil et tenteront de le faire atterrir à l’emplacement G68 de l’allée « Mimosas » du cimetière municipal d’Amiens; Histoire de faire voler une dernière fois Flying Régis, comme on l’appelle ici.

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