Néo-Nanies : Ces nounous d’origines Allemandes aux méthodes militaires

Néo-Nanies : Ces nounous d’origines Allemandes aux méthodes militaires

Pour certains parents désespérés, elles sont l’ultime recours. Pour d’autres, leurs méthodes “inhumaines et dégradantes” doivent être interdites. Utilisant des méthodes inspirées des camps de prisonniers de la dernière guerre, ces nounous de l’extrême sont tous les jours plus nombreuses à “mater l’enfant-roi” en France. Rencontre avec une “néo-nanie” Berlinoise, exerçant à Lyon.

“Je répeterai pas zwei fois !” “Finis petit pot, schnell !!” :  Ruth n’est pas là pour rigoler. Engagée par Magali et Jérôme pour “dresser” Théo, leur garçon de 4 ans et demi, cette ex lanceuse de poids ouest-allemande de 48 ans impose obéissance, rigueur et discipline, par la force si nécessaire. Même si les parents de Théo restent parfois perplexes devant les méthodes “choc” de Ruth, ils ne regrettent pourtant pas leur choix : “Théo était devenu incontrôlable, à l’école il frappait les filles et même ses instits, il n’avait aucune notion de respect de l’autorité ou de discipline. De toute façon, à l’éducation nationale, ils n’ont plus le droit de rien faire, la moindre raclée et ils se retrouvent en prison. Nous, on a donné carte blanche à Ruth” se félicite Jérôme. “Aujourd’hui Théo obéit, à nous et à son institutrice, quand on lui parle allemand en tout cas” surenchérit Magali, la jeune maman qui retrouve peu à peu  l’espoir.

Pour la nounou germanique, plaisirs et satisfactions ne sont pas interdits mais doivent se mériter, par la sueur et les larmes. C’est à cet effet que Ruth a installé un “parcours du petit combattant” dans le 3 pièces lyonnais des jeunes parents. Une cloture électrifiée entoure ainsi le seul point d’eau accessible au bambin, une manière pour Ruth de vérifier que l’enfant a vraiment soif et qu’il n’agit pas sous l’emprise d’un caprice. Pour ses repas, l’enfant doit développer ses instincts grégaire et “chasser ses proies” : “Avant on lui donnait à manger, sans qu’il fasse rien, sans efforts de sa part ni rien. Avec la méthode allemande, Théo doit attraper sa nourriture sur le “mur du mérite”. C’est bien pour lui, ça l’habitue au monde réel où rien ne tombe du ciel” se réjouit Magali.

Apprendre de ses erreurs, se responsabiliser, s’assumer : voici les piliers fondateurs de la “méthode allemande”. Contrairement aux nounous classique, Ruth ne sécurise jamais le terrain : produits ménagers, médicaments, prises électriques et gaz, tout reste en l’état, prêt à servir “d’expérience intensément éducative”. Selon Ruth, chaque erreur de l’enfant doit être exploitée dans l’apprentissage : “Théo a fait tomber son verre il y a 10 jours. Maintenant chaque fois lui utilise le verre et se coupe sa lèvre, il comprend il fallait faire plus attention”.

L’efficacité de cette “méthode” est elle au rendez-vous; et surtout, est-elle proportionnelle à l’intensité du “processus éducatif” imposé par Ruth ? Si l’on en croit Anne-Sophie, l’institutrice de Théo, le changement a été radical : “Depuis quelques mois, je ne le reconnais plus, parce qu’il a beaucoup maigri d’abord, et à cause de tous ces pansements qu'il a au visage, mais parce que Théo est aussi plus sage, il ne frappe plus, il ne parle plus sans cesse à ses camarades, ou il leur parle Allemand..”. Bref, si le phénomène des néo-nanies peut choquer, les résultats sont là. De là à affirmer qu'il s'agit de LA solution pour parer à la désertion parento-scolaire, il n'y a qu'un pas... militaire que des parents de plus en plus nombreux semblent prêts à franchir.

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