Comment faire face aux défis de l’ingénierie 4.0 ?

Comment faire face aux defis de l'ingénierie
Le concept d'industrie 4.0 ou industrie du futur correspond à une nouvelle façon d'organiser les moyens de production. Cette nouvelle industrie s'affirme comme la convergence du monde virtuel, de la conception numérique, de la gestion (opérations, finance et marketing) avec les produits et objets du monde réel. La combinaison des domaines qui composent l’ingénierie 4.0 constitue une force puissante pour améliorer productivité et résultats. Au risque de se heurter aux contraintes existantes et à la résistance organisationnelle. Les experts soulignent l’importance de combiner les 6 domaines de l’ingénierie 4.0 évoqués dans notre précédant article, feuille de route et vision, plateformes de données, architecture logicielle, outils numériques, capacités et compétences, agilité , mais leur impact conduit à des changements radicaux.

Les défis de la transformation

La course à l’ingénierie 4.0, lorsque l’entreprise s’attaque à plusieurs dimensions de sa transformation, se heurte également à des difficultés liées à la résistance organisationnelle et aux contraintes existantes. Le premier défi porte sur la nécessité de recruter des talents, d’identifier et d’attirer des collaborateurs qui possèdent les nouvelles capacités numériques recherchées. Au risque de mettre les compétences en concurrence, certes, mais si les experts sont difficiles à trouver, le talent attire les talents. Le second défi porte sur l’obligation de passer d’une architecture traditionnelle, aux technologies numériques, tout en maintenant la continuité des activités. Il s’agit de trouver l’équilibre entre le besoin de transformer la technologie, les modèles de développement et les opérations, et le besoin critique de gérer les activités pendant la transformation.

Diagnostique et identification du pilote

La première étape consiste à identifier et comprendre les obstacles et les points d'achoppement dans les processus actuels d'ingénierie et de conception grâce à un diagnostic ascendant. Elle contribue également à renforcer la prise de conscience numérique et à élever la priorité de la transformation numérique jusqu’à la direction générale.

Renforcer les capacités et livrer à court terme

L’objectif est de montrer via des projets pilotes pertinents, à court terme et à fort impact, les résultats et les nouvelles capacités qui peuvent être obtenus dans une organisation 4.0. Les pilotes permettent également d’associer ingénieurs et gestionnaires pour les faire travailler en équipes agiles. L’ingénierie de formation L’ingénierie formation est apparue vers la fin des années 1970. Son objectif est de rendre la formation professionnelle plus efficace. Son principe, appliquer les sciences et techniques de l’ingénieur à la problématique de la formation : analyse du besoin, évaluation des ressources et des contraintes, définition d’un cahier des charges, mise en oeuvre et évaluation. Il s’agit d’un ensemble de démarches méthodologiques qui comprend : – L’analyse de la demande – Le diagnostic différentiel (identification de ce qui relève ou non d’une solution formation) – L’analyse des emplois – Le diagnostic des connaissances – La définition des objectifs de formation (contenus de savoir) et des objectifs pédagogiques – La conception du projet de formation, sa mise en oeuvre et son évaluation. Cette méthode est intéressante car elle est à la fois efficace et peu coûteuse. Souple et pragmatique, elle a de plus, l’avantage d’être adaptable aux entreprises de toutes tailles et à tous types de formation. Master Ingénierie numérique et pilotage pour l'industrie connectée Le parcours « Ingénierie Numérique et Pilotage de l’Industrie Connectée » (INPLIC) L’objectif du parcours est la maîtrise des méthodes, des outils et des technologies pour l’ingénierie, la mise en œuvre, le pilotage et l’amélioration des systèmes de production de biens ou de services dans le contexte l’industrie 4.0. Cette 4ème révolution industrielle implique la numérisation généralisée des entreprises c.à.d. la diffusion des Nouvelles Technologies de l’Information et de la Communication (NTIC) dans tous les niveaux de l’entreprise et l’emploi d’outils de virtualisation pour l’ingénierie et l’exploitation des systèmes de production de biens ou de services. Pour répondre à cet enjeu, le parcours INPLIC propose de former des futurs cadres, ayant des compétences en Ingénierie Numérique de Systèmes, Automatisation, Simulation et Optimisation appliqués aux systèmes de production de biens ou de services. Ils seront capables de mettre en œuvre les Technologies Numériques (Modélisation 3D, jumeaux numériques, objets communicants, produits intelligents, …) pour concevoir, piloter et améliorer les systèmes de production, et accompagner les entreprises dans leur transition vers l’industrie connectée.

Mise à l’échelle des capacités d’ingénierie 4.0

L'entreprise utilise les succès et les leçons des pilotes pour développer une vision, une feuille de route et une analyse de rentabilité pour un déploiement plus large, qui façonnera la transformation de l'ingénierie et l'entreprise. Quelles seront les avancées des secteurs de l’ingénierie et de la technologie dans les 12 prochains mois ? Même si personne ne peut exactement prédire l’avenir, tant les choses évoluent rapidement, certains experts se prononcent déjà sur l’industrie 4.0, la réalité augmentée, l’impression 3D et la voiture autonome. Les technologies intelligentes passeront définitivement de la science-fiction à la réalité. De la mise en oeuvre dans l’ensemble de la fabrication, du montage à la maintenance en passant par la réparation, la conception, le suivi et la logistique, elles seront de plus en plus utilisées dans l’industrie 4.0.

L’ingénierie se renouvelle en permanence

Depuis le XVIIIe siècle, les innovations successives ont bouleversé le secteur industriel : au XVIIIe siècle, la première révolution industrielle a été marquée par l’invention de la machine à vapeur, au XIXe, la deuxième révolution industrielle s’est distinguée par l’utilisation de nouvelles sources d’énergie (le pétrole et l’électricité) et la troisième révolution industrielle par l’informatique, la téléphonie et l’internet des objets. Quant à la quatrième révolution industrielle, elle redéfinit, aujourd’hui, via la réalité augmentée, la fabrication additive, le lean manufacturing, ou encore l’intelligence artificielle et les robots intelligents, l’organisation des usines et la manière de concevoir les produits et services. La production industrielle se veut plus flexible et les ressources plus optimisées afin d’améliorer la compétitivité et s’adapter en temps réel pour mieux coller aux attentes des clients. Le secteur industriel a pris le virage des technologies 4.0 et le travail des ingénieurs se fait désormais en équipe : collaboration entre les différentes fonctions, créativité, agilité et ouverture d’esprit sont les mots d’ordre. L’entrée des femmes dans le secteur de l’ingénierie informatique a été permise à la fin des années 1970 par une transformation majeure des activités techniques et une modification de la structure des emplois informatiques. Les conditions de travail et les politiques de gestion des carrières qu’elles ont pu y trouver leur ont permis de construire des carrières ascendantes, tout en assurant leurs investissements familiaux. C’est de cette manière que le secteur informatique, en forte croissance, est très rapidement devenu le principal secteur d’insertion professionnelle des femmes ingénieures. Au cours des années 1990 néanmoins, la détérioration de l’emploi et sa gestion par un dispositif de formation psychologisant ont réinstauré une division sexuelle du travail, dans laquelle les femmes ont été évincées des tâches nobles de conception informatique, voire même du secteur informatique dans son ensemble. C’est à l’analyse de ces deux mouvements, historiquement rapprochés, de féminisation, puis de déféminisation d’une profession réputée masculine, que cet article contribue. Quels sont les enjeux de l’industrie du futur ? comment se positionne la France ? Le concept d’ Industrie 4.0 correspond à une nouvelle façon d’organiser les moyens de production : l’objectif est la mise en place d’usines dites « intelligentes » (« smart factories ») capables d’une plus grande adaptabilité dans la production et d’une allocation plus efficace des ressources, ouvrant ainsi la voie à une nouvelle révolution industrielle. Depuis mars 2016, l’Observatoire de l’investissement Trendeo a recensé plus de 80 créations contre 74 fermetures. Ces nouvelles ouvertures d’entreprises ne débouchent également plus sur des créations d’emplois aussi importantes qu’auparavant. On constate ainsi en 2016, une baisse des embauches de 40 % en moyenne sur les nouveaux sites industriels. La réindustrialisation va en effet de pair avec une robotisation massive des postes de travail. C’est ce que les industriels appellent l’industrie 4.0 ou la quatrième révolution industrielle. A l’état de concept il y a encore quelques années, l’usine du futur ou « Industrie 4.0 » commence aujourd’hui à devenir réalité, et les initiatives commencent d’ailleurs à percer dans les entreprises du secteur de l’industrie et des services. Outre les composantes technologiques et les retours d’expérience, on retiendra également du rapport du Cigref quelques bonnes pratiques concernant les projets en usine du futur. Parmi lesquelles un positionnement qui doit se faire autour de l’expérience utilisateur, l’adoption du « droit à l’erreur mais à la correction rapide », ou encore de « viser l’excellence non seulement en termes de coûts mais aussi de développement durable, de processus et toujours dans une approche lean en améliorant les processus centrés sur la satisfaction client par l’ensemble du personnel. Approche innovante commence à toucher le génie civil et la construction La même approche innovante commence à toucher un autre secteur industriel, le génie civil et la construction et les écoles qui y préparent. « Dans nos métiers, l’industrie du futur en est à ses débuts. Elle est surtout présente au niveau de la recherche », indique Sébastien Rémond, enseignant-chercheur en génie civil et environnemental à l’IMT Lille-Douai : « Mais nous l’intégrons déjà à nos programmes, par exemple avec des cours sur la fabrication additive (impression 3D) pour certains matériaux. » Même constat à l’ESITC (Ecole supérieure d’ingénieurs des travaux de la construction) de Caen, où l’on observe que « les industriels expriment des attentes nouvelles ». Pour y répondre, l’école offre une large palette d’enseignements : option de 5e année « bâtiments techniques et industriels », formation au BIM (modélisation des données du bâtiment), cours sur les méthodes de production, le « lean management » ou le développement durable… « Avec l’industrie du futur, on retrouve les fondamentaux du métier d’ingénieur, dans une démarche de gestion de projet, résume Jérôme Lebrun, le directeur de l’ESITC. Cela nécessite à la fois l’intégration de solutions techniques variées, la prise en compte des besoins du client, et surtout une vision globale des enjeux. »

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