Le secteur financier joue un rôle crucial dans la transition écologique. Face à l’urgence climatique, les investisseurs et les institutions financières intègrent de plus en plus de critères environnementaux dans leurs décisions de placement. Cette évolution répond à une double exigence : contribuer à la lutte contre le réchauffement climatique tout en anticipant les risques financiers liés aux enjeux environnementaux. Quelles sont les innovations et les réglementations qui transforment aujourd’hui les placements bancaires pour les rendre plus durables ?

Analyse de l’empreinte carbone et intégration des critères ESG dans les produits financiers

L’intégration des critères environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG) dans les produits financiers est devenue incontournable. Les investisseurs exigent désormais une transparence accrue sur l’impact environnemental de leurs placements. Pour répondre à cette demande, les institutions financières développent des méthodologies d’analyse ESG de plus en plus sophistiquées. L’évaluation de l’empreinte carbone des portefeuilles est l’un des axes majeurs de cette analyse. Elle permet de quantifier les émissions de gaz à effet de serre associées aux investissements. Plusieurs métriques sont utilisées, comme l’empreinte carbone absolue ou l’intensité carbone rapportée au chiffre d’affaires des entreprises en portefeuille. Au-delà du carbone, d’autres critères environnementaux sont pris en compte : consommation d’eau et d’énergie, gestion des déchets, protection de la biodiversité, etc. L’objectif est d’avoir une vision globale de l’impact environnemental des investissements. La taxonomie verte européenne joue également un rôle clé en définissant les activités considérées comme durables. Elle fournit un cadre de référence pour classifier les investissements selon leur contribution aux objectifs environnementaux de l’Union européenne. Vous pouvez en apprendre davantage sur les produits d’épargne responsable proposés aux particuliers sur le site particuliers.sg. Ces solutions vous permettent de donner du sens à votre épargne tout en participant au financement de la transition écologique.

Innovations financières pour l’investissement durable

Le secteur financier innove pour proposer des produits d’investissement alignés sur les enjeux climatiques et environnementaux. Ces innovations visent à orienter les capitaux vers le financement de la transition écologique.

Green bonds et obligations vertes : mécanismes et impacts

Les green bonds , ou obligations vertes, sont des titres de dette émis pour financer des projets à bénéfice environnemental. Leur mécanisme est similaire aux obligations classiques, mais avec un fléchage des fonds levés vers des investissements verts : énergies renouvelables, efficacité énergétique, transports propres, etc. L’impact de ces obligations est double : elles permettent de lever des capitaux pour la transition écologique tout en offrant aux investisseurs un placement à impact positif. Le marché des green bonds connaît une croissance exponentielle, reflétant l’appétit des investisseurs pour ce type d’actifs.

Fonds thématiques climat et transition énergétique

Les fonds thématiques dédiés au climat et à la transition énergétique se multiplient. Ils investissent dans des entreprises dont l’activité contribue à la lutte contre le changement climatique : énergies renouvelables, stockage d’énergie, mobilité électrique, etc. Ces fonds permettent aux investisseurs de participer au financement de la transition énergétique tout en bénéficiant du potentiel de croissance de ces secteurs d’avenir. Ils répondent à une demande croissante pour des placements à impact positif sur l’environnement.

Plateforme AFTE pour la finance durable

L’Association Française des Trésoriers d’Entreprise (AFTE) a lancé une plateforme dédiée à la finance durable. Cette initiative vise à faciliter l’accès des entreprises aux financements verts et durables. Elle propose notamment des outils et des ressources pour structurer des émissions d’obligations vertes ou mettre en place des sustainability-linked loans . La plateforme AFTE joue un rôle important dans la diffusion des bonnes pratiques en matière de finance durable auprès des entreprises françaises. Elle contribue ainsi à l’essor des produits financiers verts.

Indices bas carbone et exclusions sectorielles

Les indices boursiers bas carbone se développent pour répondre à la demande des investisseurs soucieux de réduire l’empreinte carbone de leurs portefeuilles. Ces indices sont construits en sous-pondérant ou en excluant les entreprises les plus émettrices de gaz à effet de serre. Parallèlement, de nombreux investisseurs adoptent des politiques d’exclusion sectorielle, écartant de leurs portefeuilles les secteurs les plus polluants comme le charbon thermique. Ces approches visent à réduire l’exposition aux risques climatiques tout en envoyant un signal fort aux entreprises.

Réglementation et transparence des placements verts

La réglementation joue un rôle clé dans le développement de la finance durable en imposant plus de transparence et en définissant des standards. Plusieurs initiatives réglementaires structurent aujourd’hui le marché des placements verts.

Article européenne SFDR et reporting extra-financier

Le règlement européen sur la publication d’informations en matière de durabilité dans le secteur des services financiers (SFDR) est entré en vigueur en mars 2021. Il impose aux acteurs financiers de communiquer sur la manière dont ils intègrent les risques de durabilité dans leurs décisions d’investissement. Le SFDR introduit une classification des produits financiers selon leur degré d’intégration des critères ESG. Les produits dits « article 8 » promeuvent des caractéristiques environnementales ou sociales, tandis que les produits « article 9 » ont un objectif d’investissement durable. Cette réglementation renforce considérablement les exigences de reporting extra-financier pour les institutions financières. Elle vise à lutter contre le greenwashing en apportant plus de transparence aux investisseurs.

Label ISR et Greenfin : critères et processus de certification

En France, deux labels publics certifient les fonds d’investissement responsables : le label ISR (Investissement Socialement Responsable) et le label Greenfin.

Le label ISR, créé en 2016, garantit que le fonds intègre des critères ESG dans sa gestion. Il impose notamment une réduction d’au moins 20% de l’univers d’investissement initial sur la base de critères ESG. Le label Greenfin, lancé en 2015, est spécifiquement dédié à la finance verte. Il certifie que le fonds investit majoritairement dans des activités contribuant à la transition écologique et énergétique. Il exclut totalement les énergies fossiles et le nucléaire. Ces labels apportent des garanties aux investisseurs sur la qualité et la rigueur de la gestion ESG des fonds. Leur obtention implique un processus de certification exigeant, avec un audit initial et des contrôles réguliers.

Article 173 de la loi TECV : obligations des investisseurs institutionnels en matière de reporting climatique

L’article 173 de la loi relative à la transition énergétique pour la croissance verte (TECV) a introduit en France des obligations de reporting climatique pour les investisseurs institutionnels. Ces acteurs doivent désormais communiquer sur la prise en compte des critères ESG dans leur politique d’investissement et sur les moyens mis en œuvre pour contribuer à la transition énergétique et écologique. Cette réglementation a eu un impact significatif en incitant les investisseurs à mieux évaluer et gérer leurs risques climatiques. Elle a également contribué à accroître la transparence sur l’empreinte carbone des portefeuilles d’investissement.

Stratégies d’allocation d’actifs éco-responsables

L’intégration des enjeux environnementaux dans la gestion d’actifs se traduit par l’émergence de nouvelles stratégies d’allocation. Ces approches visent à concilier performance financière et impact positif sur l’environnement. La stratégie best-in-class consiste à sélectionner, au sein de chaque secteur, les entreprises les plus performantes sur les critères ESG. Cette approche permet de maintenir une diversification sectorielle tout en privilégiant les acteurs les plus vertueux.

L’investissement thématique cible quant à lui des secteurs ou des activités directement liés aux enjeux environnementaux : énergies renouvelables, économie circulaire, gestion de l’eau, etc. Cette stratégie permet de construire des portefeuilles fortement exposés aux opportunités de la transition écologique.

L’approche impact investing va encore plus loin en cherchant à générer un impact environnemental ou social mesurable, en plus du rendement financier. Elle s’applique particulièrement bien au financement de projets d’infrastructures vertes ou d’entreprises innovantes dans le domaine de l’environnement.

Enfin, les stratégies d’engagement actionnarial visent à influencer les pratiques des entreprises en matière de développement durable à travers le dialogue et l’exercice des droits de vote. Cette approche permet aux investisseurs de jouer un rôle actif dans la transformation écologique des entreprises.

Mesure et gestion de l’impact environnemental des portefeuilles

La mesure et la gestion de l’impact environnemental des portefeuilles d’investissement sont devenues des enjeux majeurs pour les institutions financières. Des outils et des méthodologies de plus en plus sophistiqués sont développés pour évaluer cet impact.

Métriques carbone : empreinte et intensité

L’empreinte carbone des portefeuilles est généralement mesurée selon deux approches complémentaires :

  • L’empreinte carbone absolue, qui quantifie les émissions totales de gaz à effet de serre attribuables au portefeuille
  • L’intensité carbone, qui rapporte ces émissions à une métrique financière (chiffre d’affaires, valeur de marché, etc.)

Ces indicateurs permettent de comparer les portefeuilles entre eux et de suivre leur évolution dans le temps. Ils servent de base à la définition d’objectifs de réduction des émissions.

Scénarios climatiques et stress tests

Les scénarios climatiques sont utilisés pour évaluer la résilience des portefeuilles face aux différentes trajectoires possibles de transition énergétique. Ils permettent d’anticiper les risques et les opportunités liés au changement climatique. Les stress tests climatiques, de plus en plus exigés par les régulateurs, visent à mesurer l’impact potentiel de chocs climatiques (physiques ou de transition) sur la valeur des portefeuilles. Ils aident les institutions financières à mieux appréhender leurs vulnérabilités climatiques.

Biodiversité : indice d’impact GBS et méthodologie ENCORE

Au-delà du climat, l’impact sur la biodiversité fait l’objet d’une attention croissante. L’indice Global Biodiversity Score (GBS) développé par CDC Biodiversité permet de mesurer l’empreinte biodiversité des entreprises et des portefeuilles d’investissement. La méthodologie ENCORE (Exploring Natural Capital Opportunities, Risks and Exposure) aide quant à elle les institutions financières à évaluer leurs dépendances et leurs impacts sur le capital naturel. Elle permet d’identifier les secteurs et les activités les plus exposés aux risques liés à la dégradation des écosystèmes.

Engagement actionnarial et dialogue ESG

L’engagement actionnarial est devenu un levier important pour les investisseurs soucieux d’améliorer les pratiques ESG des entreprises. Cette approche consiste à utiliser les droits d’actionnaire pour influencer la stratégie et les pratiques des entreprises en matière de développement durable. Le dialogue ESG peut prendre plusieurs formes : échanges directs avec la direction des entreprises, dépôt de résolutions en assemblée générale, exercice des droits de vote, etc. Les thématiques environnementales, en particulier la lutte contre le changement climatique, sont au cœur de ces démarches d’engagement. De nombreux investisseurs institutionnels se regroupent au sein d’initiatives collectives pour renforcer leur influence. C’est le cas par exemple de la Climate Action 100+ , qui réunit plus de 500 investisseurs pour inciter les plus grandes entreprises émettrices de gaz à effet de serre à réduire leurs émissions. L’engagement actionnarial joue un rôle clé dans la transition écologique en poussant les entreprises à améliorer leur transparence et à adopter des stratégies climat ambitieuses. Il contribue ainsi à aligner progressivement le monde économique sur les objectifs de l’Accord de Paris.