Polémique autour d’Autolife, le nouveau réseau social 100% automatique

"Bob is listening to Beat It by Michael Jackson", "Bob is with Alice, auto-friend since 4 days, at Quatro Stagioni restaurant", “Bob is watching ‘The Little Mermaid’, for the second time”. Le réseau social automatisé qui "poste des statuts à votre place" n'est pas encore officiellement lancé en France qu'il suscite déjà la polémique. La transparence totale imposée par Autolife étant considérée par certains observateurs comme une menace à la vie privée. Autolife, le réseau social « automatique » actuellement en phase béta devrait être lancé en France à la rentrée. Le concept est audacieux et novateur : partant du principe que les gens « n’ont plus le temps, même pour poster leurs activités » les chercheurs Américains de l’Institute For Human Automation ont imaginé un système dans lequel une application mobile détermine, retranscrit et publie les activités journalières du mobinaute. L’application Autolife utilise toutes les données à sa disposition : e-mails, historique Internet, carnet de contact, position géographique, vitesse, luminosité, appareil photo, écoute de MP3 et visionnages de vidéos. Un algorithme propriétaire issu de recherches en intelligence artificielle se charge de recouper ces données pour reconstituer la vie de l’utilisateur. « Vos amis sauront toujours ce que vous faites, avec qui vous êtes, ce que vous aimez, écoutez ou regardez, tout cela sans que vous ne bougiez le petit doigt ! » explique le site Internet qui ne fonctionne pour le moment que par invitations. Laëtitia Froment, 32 ans, Maître de conférences en Sociologie Numérique à l’Université Paris VII souligne les dangers du futur réseau pour ses utilisateurs « Nous sommes déjà confrontés aujourd’hui à d’innombrables problèmes de protection de la vie privée avec les réseaux classiques, imaginez ce qu’il se passera quand le réseau choisira lui-même vos amis et partagera avec eux l’intégralité de votre vie ! Nous allons au-devant d’une immense catastrophe si ce réseau n’est pas interdit » A l’heure actuelle ni le Ministère de l’Economie Numérique ni la C.N.I.L. ne se sont positionnés en vue d’une éventuelle interdiction. Une autorisation serait même probable si l’on en croit les rumeurs d’une campagne télévisuelle de sensibilisation aux risques numériques dont la date de lancement coïncide, à quelques jours près, avec celle du réseau social Américain.

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