Un internaute poursuivi pour piratage de blagues Carambar

Un internaute poursuivi pour piratage de blagues Carambar

Publié le : 31 octobre 20233 mins de lecture

Jusqu’où iront les ayants-droits dans leur traque au pirate? Visiblement très loin. Il y a quelques jours encore, Adrien, 26 ans,  était un des blogueurs les plus lus du moment. Son site www.uneblagueparjour.com affichait plusieurs dizaines de milliers de visites par jour. Aujourd’hui ce site est inaccessible et Adrien est hébergé par des amis. La cause ? Une injonction de l’APDA, l’Association pour la Protection du Droit d’Auteur. Les avocats de l’APDA reprochaient à Adrien de ne pas respecter le droit d’auteur en publiant chaque jour sur son blog une une blague Carambar sans rétribuer ni même citer les auteurs.

« J’ai d’abord cru à une blague »

A la première lettre recommandée, Adrien a d’abord pensé à un canular. « Bien sûr je savais que ce que je faisais était illégal, mais j’ai d’abord cru à une blague. Je pensais que la Hadopi et tout ça serait plus intéressée par le piratage du DVD d’Intouchable ou du dernier Album de Lady Gaga. Surtout que je ne tirais aucun bénéfice de ce blog C’est quand j’ai reçu la visite des huissiers que j’ai compris mon erreur… ». Car l’histoire ne s’arrête pas là. L’APDA demande à Adrien en plus de la fermeture immédiate du site (avec une astreinte de 100 euros par jour de retard) un dédommagement à hauteur de 2 euros par blague. « C’est depuis que l’expression blague à deux balles  prends tout son sens pour moi » explique Adrien avec philosophie. Face aux menaces de poursuites, et en prenant en compte les frais d’avocats, le calcul était vite fait. Adrien a préféré plier face aux revendications de l’ALPA pour tourner la page définitivement. Pour payer la somme demandée (3000 euros environ, le site existait depuis 5 ans à une blague par jour). Adrien a du quitter son appartement, le remboursement du prêt qu’il a du contracter ne lui permet plus de payer son loyer. Depuis il est hébergé par des amis.

Du coté de l’ALDA, on se félicite bien sûr qu’un tel accord est été trouvé. « Nous n’avons pas été jusque devant les tribunaux, c’est une sorte de réponse graduée, nous sommes dans la pédagogie » nous a déclaré le porte parole de l’association. « Il faut quand même que tous ces jeunes comprennent qu’internet n’est pas une zone de non droit ». La réponse des annonymous pourrait ne pas se faire attendre…

Plan du site