Le début d'année 2025 est marqué par plusieurs dossiers politiques majeurs en France. La déclaration de politique générale de François Bayrou, la crise à Mayotte, les tensions avec l'Algérie et la réforme du mode de scrutin législatif constituent les principaux défis que le gouvernement devra relever dans les prochains mois.

À retenirLa déclaration de politique générale est prévue le 14 janvier 2025 à 15h à l'Assemblée nationale. Un moment décisif pour le gouvernement Bayrou qui devra convaincre sur ses orientations.

La déclaration de politique générale de François Bayrou

La déclaration de politique générale de François Bayrou

La déclaration de politique générale de François Bayrou, prévue ce mardi 14 janvier 2025 à 15h à l'Assemblée nationale, marque un moment décisif pour le nouveau gouvernement. Cet exercice traditionnel permettra au Premier ministre d'exposer sa feuille de route et de solliciter la confiance des députés.

Une double lecture simultanée

Pendant que François Bayrou présentera son programme devant les députés, la ministre de l'Éducation nationale Élisabeth Borne procédera à une lecture parallèle au Sénat. Cette configuration inhabituelle témoigne de la volonté du gouvernement d'associer les deux chambres du Parlement aux grandes orientations politiques.

Les points sensibles attendus

La question de la réforme des retraites d'avril 2023 constitue un enjeu majeur. Les tractations avec le Parti Socialiste laissent entrevoir la possibilité d'une suspension temporaire de six mois, mais cette hypothèse divise déjà la majorité. Bruno Le Maire, ministre de l'Économie, s'est fermement opposé à tout nouveau prélèvement fiscal pour compenser cette mesure.

Positions des groupes parlementaires

Les Républicains se montrent ouverts à une participation gouvernementale sous conditions. En revanche, le PS, les écologistes et les communistes ont décliné l'invitation à rejoindre l'équipe ministérielle. Le RN et LFI ont été exclus des consultations préalables.

"Il n'y a pas eu d'avancée significative dans les discussions"
Représentants du Parti Socialiste, suite à leur rencontre avec François Bayrou le 13 janvier

Défis budgétaires

L'audition récente de Bruno Le Maire à l'Assemblée nationale a mis en lumière un dérapage inquiétant des comptes publics pour 2024. Le Premier ministre devra présenter des mesures concrètes pour redresser la situation financière, dans un contexte de tensions sociales accrues, notamment avec les manifestations des agriculteurs qui persistent depuis janvier.

La crise à Mayotte après le cyclone Chido

La crise à Mayotte après le cyclone Chido

La crise à Mayotte après le cyclone Chido

Le passage du cyclone Chido sur Mayotte le 14 décembre 2024 a causé des dégâts considérables sur l'archipel, déjà fragilisé par des difficultés structurelles. Cette catastrophe naturelle a été suivie par l'arrivée du cyclone Dikeledi en janvier 2025, aggravant la situation humanitaire.

Les conséquences dévastrices du cyclone Chido

Le cyclone tropical intense Chido a frappé Mayotte avec des vents violents, provoquant d'importants dégâts matériels sur les infrastructures. Le gouvernement a immédiatement activé l'état de calamité naturelle exceptionnelle et décrété une journée de deuil national le 23 décembre 2024. Les sapeurs-pompiers ont été mobilisés en urgence pour sécuriser les toitures endommagées et porter assistance aux populations sinistrées.

Le plan "Mayotte debout" : une réponse gouvernementale

François Bayrou s'est rendu sur place le 30 décembre 2024 pour présenter le plan "Mayotte debout". Ce programme d'urgence prévoit :

  • La reconstruction des infrastructures endommagées
  • Le relogement des familles sinistrées
  • Le renforcement des moyens de secours
  • L'accompagnement social des populations touchées

Le projet de loi d'urgence pour Mayotte

Le Conseil des ministres a adopté le 8 janvier 2025 un projet de loi d'urgence visant à accélérer la reconstruction de l'archipel. Ce texte prévoit des procédures administratives simplifiées et des moyens financiers exceptionnels. Emmanuel Macron a souligné la nécessité d'une mobilisation nationale pour soutenir ce territoire d'outre-mer.

L'impact du cyclone Dikeledi

L'arrivée du cyclone Dikeledi début janvier 2025 a généré d'importantes précipitations, causant des inondations sur un territoire déjà fragilisé. L'alerte rouge a été levée le 13 janvier à la mi-journée, sans faire de blessés. Les services de l'État maintiennent leur vigilance face aux risques de glissements de terrain.

Les tensions diplomatiques avec l'Algérie

Les tensions diplomatiques avec l'Algérie

Les relations diplomatiques entre la France et l'Algérie connaissent une nouvelle période de tensions depuis début janvier 2025. Cette dégradation survient après plusieurs mois d'apaisement relatif entre Paris et Alger.

La déclaration polémique de Gérald Darmanin

Le 9 janvier 2025, lors d'un déplacement à Nantes, le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin a accusé les autorités algériennes de vouloir "humilier" la France dans le dossier des expulsions d'étrangers en situation irrégulière. D'après l'AFP, il a notamment déclaré :

"L'Algérie refuse systématiquement depuis plusieurs mois de délivrer les laissez-passer consulaires nécessaires aux reconduites à la frontière, dans une volonté manifeste d'entraver la politique migratoire française."Gérald Darmanin, ministre de l'Intérieur

L'affaire Doualemn comme détonateur

La tension s'est encore accentuée avec l'expulsion vers la France, le 10 janvier 2025, de l'influenceur franco-algérien Doualemn, qui comptait plus de 2 millions d'abonnés sur les réseaux sociaux. Les autorités algériennes lui reprochaient des publications jugées "attentatoires aux symboles de l'État". Cette expulsion a été perçue par Paris comme une provocation supplémentaire.

Les mesures de rétorsion envisagées

Le ministre de la Justice a évoqué le 12 janvier 2025 un "éventail de possibilités" concernant les mesures de rétorsion envisageables. Parmi les pistes étudiées selon l'AFP :

  • La réduction du nombre de visas accordés aux ressortissants algériens
  • Le gel de certains projets de coopération bilatérale
  • Le renforcement des contrôles sur les transferts financiers

Réactions diplomatiques

L'ambassadeur d'Algérie en France a été convoqué au Quai d'Orsay le 13 janvier 2025 pour s'expliquer sur ces tensions. De son côté, Alger a rappelé son ambassadeur pour consultations, marquant une nouvelle escalade dans cette crise diplomatique qui survient à un moment délicat pour le gouvernement Bayrou.

La réforme du mode de scrutin législatif

La réforme du mode de scrutin législatif

La réforme du mode de scrutin législatif

La réforme du mode de scrutin législatif s'inscrit comme une priorité pour François Bayrou, qui prévoit d'aborder ce sujet lors de sa déclaration de politique générale à l'Assemblée nationale le mardi 14 janvier 2025. Cette initiative marque une volonté de transformation profonde de la vie politique française.

Le retour envisagé à la proportionnelle tempérée

Le Premier ministre propose un système inspiré de celui utilisé sous la IVe République entre 1946 et 1956. Le mécanisme prévoit une répartition proportionnelle des sièges, modérée par un système d'apparentements entre listes. Concrètement, les partis peuvent former des alliances électorales avant le scrutin, leur permettant de mutualiser leurs voix pour l'attribution finale des sièges à l'Assemblée nationale.

Les modalités techniques du projet

La réforme prévoit un seuil minimal de 5% des suffrages exprimés pour accéder à la répartition des sièges. Les départements demeurent la circonscription électorale de base. Les listes doivent déclarer leurs apparentements avant le premier tour, créant ainsi des blocs politiques identifiables par les électeurs.

Les réactions des forces politiques

Les positions des différents partis se cristallisent autour de cette réforme :

  • Les Républicains manifestent une ouverture conditionnelle, réclamant des garde-fous contre l'instabilité gouvernementale
  • Le Parti Socialiste et Europe Écologie Les Verts soutiennent le principe mais restent vigilants sur les modalités
  • Le Rassemblement National dénonce une manœuvre visant à limiter sa représentation parlementaire
  • La France Insoumise réclame une proportionnelle intégrale sans mécanisme d'apparentement

Les implications sur la représentation parlementaire

Les simulations réalisées sur la base des dernières élections législatives montrent une recomposition substantielle de l'Assemblée nationale. Le nouveau mode de scrutin favoriserait la constitution de coalitions préélectorales et réduirait mécaniquement le nombre de députés non-inscrits. La représentation des formations politiques moyennes augmenterait, tandis que les grands blocs verraient leur domination relative diminuer.

L'essentiel à retenir sur les enjeux politiques début 2025

L'essentiel à retenir sur les enjeux politiques début 2025

Les premiers mois de 2025 s'annoncent décisifs pour le gouvernement avec des dossiers sensibles à gérer. Entre la reconstruction de Mayotte, les relations tendues avec l'Algérie et la réforme électorale, les décisions prises auront des répercussions sur le long terme. La déclaration de politique générale donnera le ton de l'action gouvernementale pour les prochains mois.