
Les sciences de la terre constituent une discipline aux multiples facettes qui étudie notre planète et ses composantes. En France, la formation universitaire dans ce domaine est structurée autour de parcours complets, du niveau licence au doctorat, permettant d'acquérir des compétences pointues et de participer aux grands défis environnementaux actuels.
Formation et cursus universitaire en sciences de la terre

La formation universitaire en sciences de la Terre s'organise selon le système LMD (Licence-Master-Doctorat) et permet d'acquérir des connaissances fondamentales dans les différents domaines des géosciences.
Organisation de la licence Sciences de la Terre
La licence se déroule sur 3 années universitaires pour un total de 180 crédits ECTS. Chaque année est composée de deux semestres de 30 crédits chacun. Le programme comprend un tronc commun en L1 et L2 avec des enseignements en géologie, géochimie, géophysique et hydrologie. En L3, deux parcours sont proposés aux étudiants :
- Sciences de la Terre, de l'Univers et de l'Environnement (STUE)
- Parcours Santé (accessible après une L1 Santé avec option Sciences de la Terre)
Prérequis et admission
Pour intégrer la licence Sciences de la Terre, les candidats doivent être titulaires d'un baccalauréat général. Les spécialités scientifiques recommandées sont :
- Mathématiques
- Physique-Chimie
- Sciences de la Vie et de la Terre
Modalités d'évaluation
Type d'évaluation | Pourcentage |
Contrôle continu | 40% |
Examens terminaux | 60% |
Perspectives professionnelles
La licence constitue une première étape vers les métiers des géosciences. Les diplômés poursuivent généralement en master, notamment en Géoressources, Géorisques et Géotechnique. Les perspectives d'emploi sont favorables puisque 80% des étudiants de ce master reçoivent une proposition d'emploi dès leur soutenance.
Les domaines fondamentaux des géosciences

Les sciences de la Terre englobent différentes disciplines qui étudient la structure, la composition et les processus physico-chimiques de notre planète. Cette science fondamentale se divise en plusieurs domaines complémentaires qui permettent d'analyser les phénomènes terrestres à différentes échelles.
Les sept subdivisions officielles des géosciences
L'Association Internationale des Sciences de la Terre reconnaît sept divisions majeures :
- La géodésie physique : mesure et représentation de la forme de la Terre
- Le magnétisme terrestre : étude du champ magnétique
- L'hydrologie : analyse des eaux continentales et souterraines
- Les sciences atmosphériques : étude de l'enveloppe gazeuse
- L'océanographie : observation des masses océaniques
- La géophysique spatiale : interactions Terre-Soleil
- La séismologie : surveillance des mouvements terrestres
Les principaux champs d'application
La minéralogie étudie la formation et les propriétés des minéraux. La pétrologie analyse la genèse et l'évolution des roches. La paléontologie reconstitue l'histoire de la vie sur Terre grâce aux fossiles. La sédimentologie examine les processus de dépôt et transformation des sédiments.
L'Institut Terre et Environnement de Strasbourg
L'ITES (UMR 7063) regroupe des équipes pluridisciplinaires travaillant sur la géodynamique interne, les sciences techniques et l'environnement. Les chercheurs y développent des modèles physiques et chimiques pour comprendre les processus terrestres. Le laboratoire dispose d'équipements de pointe pour l'analyse des matériaux géologiques et la modélisation numérique.
Discipline | Équipements | Applications |
Géochimie | Spectromètres | Analyse élémentaire |
Géophysique | Sismomètres | Imagerie profonde |
Pétrophysique | Microscopes | Structure des roches |

Applications et collaborations avec le cnrs et l'ird

La collaboration entre organismes de recherche français en sciences de la Terre structure la formation et la recherche dans ce domaine. Le CNRS, l'IRD et le BRGM mutualisent leurs moyens et expertises au sein d'Unités Mixtes de Recherche (UMR) réparties sur le territoire national.
Programme de formation 2024-2025 avec l'IRD
Du 20 novembre 2024 au 10 avril 2025, l'IRD organise un cycle de formation destiné aux enseignants-chercheurs. Les sessions abordent des thématiques variées :
- Exploitation des minéralisations à sulfures et pollution de l'eau par les métaux et l'arsenic, sous la direction de Corinne Casiot (CNRS, HSM)
- Ressources des transitions énergétiques et numériques, par Marieke Van Lichtervelde (IRD, GET)
- Géodiversité et services écosystémiques en support à l'aménagement territorial, présenté par Ottone Scammacca (IRD)
Projets de recherche collaboratifs
Les UMR développent des programmes transversaux entre laboratoires. Le BRGM et le CNRS étudient la phytoremédiation des sites miniers, tandis que l'IRD analyse la géodiversité des territoires. Ces collaborations permettent de mutualiser les équipements scientifiques et les compétences.
Répartition des moyens de recherche
Organisme | Personnel | Laboratoires |
CNRS | 850 | 32 |
IRD | 420 | 18 |
BRGM | 680 | 15 |
Les équipes mixtes conduisent des études sur la contamination des eaux par les métaux lourds, sous la supervision de Corinne Casiot. L'IRD développe parallèlement des technologies de dépollution des sols miniers par les plantes.

Les défis environnementaux des géosciences

Les défis environnementaux liés aux géosciences mobilisent les compétences scientifiques pour répondre aux enjeux de la préservation des écosystèmes. Les sciences de la terre apportent des réponses concrètes aux problématiques actuelles en France et en Europe.
Changements globaux et risques naturels
La surveillance des aléas naturels nécessite une expertise pointue en géosciences. Les équipes de l'Institut Terre et Environnement de Paris étudient les mécanismes des séismes, des éruptions volcaniques et des glissements de terrain. Les données collectées permettent d'établir des cartes de risques et d'adapter l'aménagement du territoire. En 2024, 15% du territoire français métropolitain présente une sensibilité élevée aux mouvements de terrain.
Transition énergétique et ressources
Les géosciences contribuent au développement des énergies décarbonées. La géothermie représente un potentiel considérable : les réservoirs profonds peuvent fournir jusqu'à 20% des besoins en chaleur d'ici 2030. Le stockage souterrain de CO2 constitue également une piste prometteuse, avec 27 sites pilotes en Europe.
Gestion de l'eau et lutte contre les pollutions
La protection des ressources en eau requiert une expertise en hydrogéologie. Les scientifiques étudient la circulation des eaux souterraines et leur qualité. Les données de 2024 montrent que 82% des nappes phréatiques françaises subissent des pressions quantitatives ou qualitatives.
Domaine d'expertise | Applications territoriales |
Géologie structurale | Plans de prévention des risques |
Hydrogéologie | Protection des captages d'eau |
Géothermie | Réseaux de chaleur urbains |

L'essentiel à retenir sur les sciences de la terre en France
La formation en sciences de la terre poursuit son développement en s'adaptant aux enjeux contemporains. Les collaborations entre universités, CNRS et IRD enrichissent continuellement les programmes. Les perspectives sont nombreuses dans les domaines des risques naturels, de la transition énergétique et de la gestion environnementale, faisant des sciences de la terre un secteur dynamique.