
En France, la production énergétique repose principalement sur le nucléaire (71%), les énergies renouvelables (28%) et les énergies fossiles (1%). Cette répartition reflète les choix stratégiques nationaux pour réduire la dépendance aux importations et lutter contre le changement climatique.
La production énergétique française en 2024

Le mix énergétique français repose principalement sur la production d'énergie nucléaire, complétée par les énergies renouvelables et une part marginale d'énergies fossiles. La production totale d'énergie primaire en France s'établit à 1 249 TWh en 2022, un niveau en diminution de 17,9% par rapport à 2021.
Répartition de la production d'énergie primaire
Le nucléaire domine largement la production énergétique française avec 893 TWh en 2022, soit 71% de la production primaire totale. Cette baisse de 22,3% par rapport à 2021 s'explique par la mise à l'arrêt de plusieurs réacteurs pour maintenance. Les énergies renouvelables représentent 28% de la production, tandis que les énergies fossiles ne comptent plus que pour 1% avec 10 TWh.
Source d'énergie | Production (TWh) | Part (%) |
Nucléaire | 893 | 71% |
Renouvelables | 346 | 28% |
Fossiles | 10 | 1% |
Total | 1249 | 100% |
Évolution historique de la production
La production d'énergie primaire a connu une progression remarquable depuis 1973, passant de 514 TWh à 1 249 TWh en 2022, soit une multiplication par trois en près de 50 ans. Cette augmentation s'est accompagnée d'une transformation profonde du mix énergétique : la part du nucléaire est passée de 9% en 1973 à 71% en 2022, illustrant le choix stratégique fait par la France en faveur de cette technologie.
Perspectives pour 2024-2025
La remise en service progressive des réacteurs nucléaires à l'arrêt devrait permettre un retour à des niveaux de production plus élevés. Les prévisions tablent sur une production nucléaire qui pourrait atteindre 1 000 TWh en 2024, tandis que la part des énergies renouvelables continue sa progression régulière conformément aux objectifs nationaux de transition énergétique.
Les énergies renouvelables disponibles

Les énergies renouvelables constituent une part croissante du mix énergétique français, atteignant 14,1% de la consommation d'énergie primaire en 2022 avec 359 TWh. Cette progression constante depuis 10 ans, passant de 8,7% en 2012 à 14,1% en 2022, témoigne de la transition énergétique en cours.
Les six principales sources d'énergies renouvelables
Le bois-énergie domine la production d'énergies renouvelables avec 32,9% en 2022, principalement utilisé pour le chauffage. L'hydroélectricité arrive en seconde position avec 13,2% de la production, grâce aux nombreux barrages installés sur les cours d'eau français. Les pompes à chaleur représentent 12,4% de la production de chaleur renouvelable.
L'énergie éolienne contribue à hauteur de 11% de la production renouvelable, tandis que le solaire photovoltaïque atteint 6%. La biomasse, incluant le biogaz (5,5%) et les biocarburants (11,2%), complète ce panorama des énergies renouvelables.
Objectifs et cadre réglementaire
La directive européenne 2009/28/CE fixe pour la France un objectif de 23% d'énergies renouvelables dans la consommation finale brute. En 2022, cet indicateur s'établit à 20,7%. La loi du 10 mars 2023 vise à accélérer la production d'énergies renouvelables pour atteindre 33% en 2030.
Répartition détaillée de la production renouvelable
Source d'énergie | Production (TWh) | Part (%) |
Bois-énergie | 112 | 34 |
Hydraulique | 46 | 14 |
Pompes à chaleur | 43 | 13 |
Éolien | 38 | 12 |
Biocarburants | 22 | 7 |
Photovoltaïque | 21 | 6 |

La consommation énergétique par secteur

La répartition de la consommation énergétique en France révèle des disparités importantes entre les différents secteurs économiques, avec des besoins et des sources d'énergie variés selon les usages. L'analyse détaillée de cette consommation permet de comprendre les enjeux de la transition énergétique par secteur.
Répartition sectorielle de la consommation finale
En 2022, la consommation finale énergétique française se répartit principalement entre quatre grands secteurs. Le secteur résidentiel-tertiaire constitue le premier poste de consommation avec 47% du total (30% pour le résidentiel et 17% pour le tertiaire). Les transports représentent 33% de la consommation finale, suivis par l'industrie avec 18%. L'agriculture et la pêche complètent ce panorama avec 3% de la consommation totale.
Sources d'énergie par secteur d'activité
L'électricité couvre 25% de la consommation finale d'énergie tous secteurs confondus. La chaleur représente 40% des besoins énergétiques, dont près des deux tiers sont produits à partir d'énergies fossiles, principalement pour le chauffage des bâtiments et les procédés industriels. Le gaz naturel occupe une place prépondérante dans l'industrie et le chauffage résidentiel-tertiaire.
Consommation des ménages
Un ménage français consomme en moyenne 4 500 kWh d'électricité par an pour son logement. En 2022, les dépenses énergétiques moyennes s'élèvent à 1 720 euros pour le logement et 1 420 euros pour les carburants. La consommation d'énergie thermique pour le chauffage représente environ 65% des besoins énergétiques d'un logement.
Secteur | Part dans la consommation finale | Principales sources d'énergie |
Résidentiel-tertiaire | 47% | Électricité, gaz naturel, chaleur |
Transports | 33% | Produits pétroliers |
Industrie | 18% | Gaz naturel, électricité |
Agriculture-pêche | 3% | Produits pétroliers, électricité |

Les enjeux de décarbonation énergétique

La France poursuit sa transition vers un système énergétique décarboné, avec une forte dépendance aux énergies fossiles importées qui pèse sur son économie. En 2022, le taux d'indépendance énergétique s'établit à 50%, nécessitant l'importation de la quasi-totalité des énergies fossiles pour une facture de 108,6 milliards d'euros.
Une dépendance coûteuse aux énergies fossiles
Les émissions de gaz à effet de serre liées aux énergies fossiles restent prépondérantes dans plusieurs secteurs économiques. Si l'électricité française est largement décarbonée grâce au nucléaire (61% de la production en 2022), les transports et le bâtiment demeurent très dépendants des importations d'énergies fossiles. Cette situation fragilise l'économie face aux variations des cours mondiaux.
Des objectifs ambitieux de réduction des émissions
Depuis 2000, l'intensité énergétique diminue de 1,4% par an en moyenne. Les progrès sont notables dans le résidentiel (-24%) et l'industrie (-21%). Ces évolutions s'inscrivent dans le cadre d'engagements internationaux comme l'accord de Paris de 2015, le Pacte vert européen et la Stratégie Nationale Bas-Carbone (SNBC) française.
Les leviers de la décarbonation
La décarbonation repose sur deux axes majeurs : la réduction de la consommation par l'efficacité énergétique et la sobriété, ainsi que la transformation du mix énergétique. Les objectifs fixés pour 2030 comprennent :
- 33% d'énergies renouvelables dans la consommation finale brute
- Réduction de 40% des émissions de gaz à effet de serre par rapport à 1990
- 38% d'énergies renouvelables dans la consommation de chaleur
- 40% d'énergies renouvelables dans la production d'électricité
Source d'énergie | Part dans les émissions de GES (2022) |
Pétrole | 42% |
Gaz naturel | 21% |
Charbon | 3% |

L'essentiel à retenir sur les énergies en France
La transition énergétique française s'accélère avec la loi du 10 mars 2023 qui renforce le développement des énergies renouvelables. Les objectifs de décarbonation visent une réduction continue de l'intensité énergétique et une progression des énergies renouvelables, qui sont passées de 8,7% à 14,1% en 10 ans. La réduction des importations d'énergies fossiles reste un défi majeur.