
Les enjeux de santé en France en 2025 sont marqués par plusieurs urgences sanitaires : une épidémie de grippe particulièrement virulente, les conséquences du cyclone Chido à Mayotte, la nouvelle réglementation sur les anti-rhumes, et un plan inédit pour la santé mentale des jeunes enfants.
La progression de la grippe saisonnière met les hôpitaux sous tension

La progression rapide de l'épidémie de grippe saisonnière en France début 2025 met le système hospitalier sous forte tension. Les données de Santé publique France révèlent une hausse sans précédent des hospitalisations, conduisant 87 établissements à déclencher leur plan blanc au 10 janvier.
Une situation épidémique préoccupante
Les chiffres publiés par Santé publique France dans son bulletin du 8 janvier 2025 montrent un niveau d'hospitalisations "exceptionnellement élevé" sur la première semaine de janvier. Les services d'urgences enregistrent une augmentation de 47% des passages pour syndrome grippal par rapport à la dernière semaine de décembre. La circulation virale touche l'ensemble des régions métropolitaines, avec une intensité particulièrement marquée dans les Hauts-de-France, en Provence-Alpes-Côte d'Azur et en Bretagne.
Déclenchement massif des plans blancs
Face à cette situation tendue, de nombreux hôpitaux ont activé leur plan blanc, notamment à Lille, Paris et Lyon. Ce dispositif permet de :
- Reporter les opérations non urgentes
- Rappeler le personnel en congé
- Ouvrir des lits supplémentaires
- Réorganiser les services
Une couverture vaccinale insuffisante
Le taux de vaccination contre la grippe saisonnière stagne à 43,2% chez les personnes à risque, soit une baisse de 2,8 points par rapport à la saison précédente. Les Agences Régionales de Santé alertent sur la nécessité d'augmenter rapidement la couverture vaccinale, particulièrement chez les plus de 65 ans et les personnes fragiles.
Données des hospitalisations par région
Région | Taux d'hospitalisation pour 100 000 habitants |
Hauts-de-France | 89,3 |
PACA | 82,7 |
Bretagne | 78,4 |
Les conséquences sanitaires du cyclone Chido à Mayotte
Le passage du cyclone tropical Chido sur Mayotte dans la nuit du 13 au 14 décembre 2024 continue d'engendrer de graves conséquences sanitaires sur l'île. Deux semaines après la catastrophe naturelle, Santé publique France alerte sur les risques épidémiques majeurs qui menacent la population mahoraise.
État des lieux sanitaire post-cyclone
Les dégâts matériels causés par Chido ont sévèrement perturbé l'accès à l'eau potable sur l'ensemble du territoire. Le ministère de la Santé indique que 75% des habitants n'ont toujours pas d'accès régulier à l'eau courante. Cette situation favorise la propagation de maladies hydriques comme la gastro-entérite, le choléra ou la typhoïde. Les eaux stagnantes constituent également des gîtes larvaires propices à la multiplication des moustiques vecteurs de dengue et de paludisme.
Dispositif sanitaire d'urgence
Pour faire face à cette situation exceptionnelle, les autorités sanitaires ont déployé :
- Un hôpital de campagne de 30 lits installé à Mamoudzou
- Une unité mobile de réanimation avec 8 places
- Des stocks stratégiques de médicaments et de matériel médical
- Des équipes médicales en renfort venues de métropole
Surveillance épidémiologique renforcée
Santé publique France a mis en place un système de surveillance sanitaire adapté qui comprend :
- Un relevé quotidien des pathologies dans les centres de soins
- Une surveillance des maladies à déclaration obligatoire
- Un suivi des cas de gastro-entérites aiguës
- Une surveillance entomologique des populations de moustiques
Les premiers bilans sanitaires montrent une augmentation de 127% des cas de diarrhées aiguës par rapport à la période pré-cyclone. Les autorités sanitaires redoutent particulièrement l'émergence d'épidémies de dengue ou de paludisme dans les prochaines semaines, alors que la saison des pluies n'est pas terminée.

La nouvelle obligation d'ordonnance pour les médicaments anti-rhume

Depuis le 10 janvier 2025, la réglementation française impose une ordonnance médicale pour obtenir huit médicaments anti-rhume en pharmacie. Cette mesure, décidée par l'Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM), vise à encadrer plus strictement l'usage de ces substances pour des raisons de santé publique.
Les médicaments désormais sur ordonnance
Les huit médicaments anti-rhume concernés contiennent de la pseudoéphédrine, un décongestionnant nasal aux effets secondaires potentiellement dangereux. La liste comprend notamment Actifed Rhume, Dolirhume, Humex Rhume et Rhinadvil Rhume, dans leurs différentes formulations. L'assurance maladie ne rembourse plus ces médicaments depuis 2023.
Motifs de la décision
Cette décision fait suite à plusieurs alertes sanitaires sur les risques cardiovasculaires et neurologiques liés à la pseudoéphédrine. Entre 2012 et 2023, la sécurité sociale a recensé 307 cas d'effets indésirables graves, dont 26 accidents vasculaires cérébraux et 42 infarctus du myocarde en France.
Alternatives thérapeutiques disponibles
Les pharmacies proposent d'autres traitements contre le rhume en vente libre :
- Les solutions de lavage nasal au sérum physiologique
- Les sprays d'eau de mer
- Les décongestionnants locaux à base d'huiles essentielles
- Le paracétamol pour la fièvre et les douleurs
Efficacité des traitements alternatifs
Les études scientifiques montrent que le lavage nasal régulier réduit de 35% la durée des symptômes du rhume. En revanche, l'efficacité des huiles essentielles reste peu documentée scientifiquement. Les médecins recommandent principalement le repos et une bonne hydratation, le rhume étant une infection virale bénigne qui guérit spontanément en 7 à 10 jours.
Mesures d'accompagnement
Pour faciliter cette transition, l'ANSM a mis en place une campagne d'information auprès des professionnels de santé. Les pharmaciens sont formés pour conseiller les patients sur les alternatives thérapeutiques adaptées. Un numéro vert permet aux patients d'obtenir des informations sur cette nouvelle réglementation.

Les initiatives pour renforcer la santé mentale des jeunes enfants

Une enquête inédite de Santé publique France, menée en 2024 auprès de 2600 enfants de maternelle, révèle des données préoccupantes sur la santé mentale des 3-6 ans. Cette étude marque un tournant dans la prise en charge préventive des troubles psychologiques chez les très jeunes enfants.
Résultats alarmants de l'enquête nationale
Les données recueillies auprès des parents et enseignants montrent que 15% des enfants de maternelle présentent des signes de souffrance psychique. Les manifestations les plus fréquentes sont l'anxiété (22%), les troubles du sommeil (18%) et les difficultés de concentration (16%). Les inégalités sociales influencent fortement ces résultats : dans les zones d'éducation prioritaire, le taux d'enfants en difficulté atteint 25%.
Dispositifs de soutien psychologique renforcés
Le ministère de la santé a débloqué 150 millions d'euros pour déployer en 2025 des équipes mobiles de pédopsychiatrie dans les écoles maternelles. 200 postes de psychologues scolaires supplémentaires ont été créés. Les formations des enseignants intègrent désormais un module obligatoire sur la détection des troubles psychiques.
Programme "Bien grandir à l'école"
Ce nouveau dispositif national prévoit des ateliers hebdomadaires de méditation et relaxation adaptés aux tout-petits. Les premiers retours des 50 écoles pilotes sont encourageants : baisse de 30% des comportements agressifs et amélioration du climat scolaire selon les équipes pédagogiques.
Accompagnement des familles vulnérables
Les centres de Protection Maternelle et Infantile (PMI) renforcent leur suivi des familles en situation de précarité. Des groupes de parole parents-enfants sont organisés deux fois par mois. Une ligne téléphonique gratuite d'écoute et de conseil est accessible 7j/7. L'objectif est de réduire les inégalités sociales qui impactent le développement psychique des jeunes enfants.

L'essentiel à retenir sur l'actualité santé début 2025
Les défis sanitaires début 2025 témoignent des nouvelles réalités auxquelles la France doit s'adapter. Entre la gestion des crises (grippe, cyclone), l'encadrement renforcé des médicaments et l'attention portée à la santé mentale des plus jeunes, le système de santé français évolue. Les années à venir demanderont davantage de prévention et d'anticipation.