Une étude révèle le pouvoir des mots sur le corps humain

Publié le : 01 décembre 20204 mins de lecture

Pensez à un mot pendant une minute : certaines zones de votre corps seront inhibées, d’autres seront excitées ! Depuis Descartes, l’homme s’interroge sur les liens complexes qui unissent le corps et l’esprit. Aujourd’hui, une équipe de chercheurs du Centre d’Etudes Physiologiques de Dijon est parvenue à cartographier la réponse corporelle féminine et masculine de certains mots ou noms propres. Passionnant.

En utilisant une batterie de thermomètres infrarouges, les chercheurs du C.E.P.D ont mesuré les variations de flux sanguins de 168 sujets, hommes et femmes, soumis à un ensemble de mots auxquels ils devaient penser en continu pendant 60 secondes. Ces derniers ont alors fait la découverte stupéfiante quechaque mot modifie, à sa manière, la carte de l’irrigation sanguine du corps.

Sur le schéma suivant vous pouvez visualiser l’effet moyen de 8 concepts sur l’homme et sur la femme.

Les zones jaunes/rouges sont « excitées ». Les zones bleues sont inhibées

Les chercheurs ont ainsi observé que réfléchir à des concepts tels que « Assemblée nationale », « Derrick » ou « Lit » causaient, en moyenne chez les participants, une inhibition sanguine globale. Au contraire, des mots comme « Courir », « Câlin » ou « Massage » ont tendance à activer la circulation chez la majorité des cobayes de l’étude. L’hypothèse retenue par le professeur Nicolas Causset, qui a dirigé l’étude, est que « Le corps se prépare à l’éventuelle occurrence du concept. Ce sont des mécanismes très anciens qui s’activent, des mécanismes liés à la survie. Si je pense avoir froid, mon cerveau va préparer mon corps pour qu’il se réchauffe, en activant ou en inhibant les zones nécessaires ».

Dans le même thème : La communauté scientifique admet que la physique "quantique" était un canular

Des différences homme/femme très marquées

Les scientifiques dijonnais ont également remarqué une forte variation entre les réponses corporelles féminines et masculines. Ainsi, lorsque l’on demande aux 168 sujets de penser au mot « mariage », on se rend compte que les hommes sont plutôt inhibés (en particulier les zones 5, 18 et 30 : « réflexion », « reproduction », « respiration ») alors que les sujets féminins voient la plupart de leurs organes « excités » par ce concept. Même effet pour les mots « Bébé », « Venise » ou « Chanel ».

Elles sont sexuellement excitées par les mots « Prada », « Chocolat » ou « Mastercard »

« Nous ne pensions pas que les différences inter-genre seraient si marquées ! » s’étonne Erwan Crappe, doctorant en macro-biologie humaine et co-auteur de l’étude – « Tout ce qui touche au statut social, à l’argent, au luxe, par exemple, provoque chez les sujets féminins de fortes réactions au niveau abdomino-pelvique. Chez l’homme, ce sont les zones cortico-codales qui sont activées. Je trouve cela plutôt intéressant ! »

Leur cerveau s’inhibe en pensant au « Football »

Autre découverte étonnante, certains concepts ont une tendance marquée à stimuler le corps tout en inhibant l’esprit. Ces mots, tels que « Alcool », « Football » ou « Fusil » sont souvent associés à des activités masculines considérées comme dangereuses. « C’est une nouvelle piste pour mieux appréhender les comportements à risques auxquels s’adonnent souvent les hommes » soulignait Nicolas Causset, ajoutant que contrairement au cerveau de l’homme, le cerveau de la femme n’est quasi-jamais en état de « totale inhibition ».

Plan du site