Le corps sans vie d’un homme de 38 ans sans aucuns antécédents médicaux a été retrouvé dans son appartement Dijonnais. Les causes réelles du décès suscitent interrogations et débats au sein du service autopsie de l’hôpital Hahnemann de Dijon où le corps a été admis. L’hypothèse de l’overdose homéopathique semble pourtant écartée.
L’autopsie n’a révélé aucune trace de molécule active dans le corps de la victime. Et pour cause : la dilution homéopathique des granules incriminée est de 9CH, soit une concentration équivalente à une baignoire de produit actif dans l’ensemble des océans terrestres.
Pour le docteur Cottard, chef du service autopsie, il ne peut s’agir que d’une variante particulièrement maligne du célèbre « effet placebo » : « Ce malheureux a certes avalé plus de 30 pilules, soit 15 fois la dose journalière recommandée, mais ce qu’il a avalé, c’est du sucre, l’excipient utilisé dans ces pilules. Pour atteindre l’overdose entraînant la mort il faudrait en ingurgiter 1 ou 2 millions et la mort serait due à l’excès de sucre dans le sang… ».
Cependant, une fois l’hypothèse de la surdose écartée, une question demeure; peut-on mourir de l’effet placebo. Pour le docteur Cottard, la réponse est oui – « On ne connaît pas vraiment les limites du pouvoir de l’esprit sur le corps mais il est immense d’après moi. J’ai par exemple vu un patient, à qui nous avions fait croire qu’il avait été amputé (un mensonge strictement thérapeutique), ne plus sentir sa jambe même après que nous lui avons révélé la supercherie. »
Un linceul de mystère entourera encore longtemps le petit monde des thérapies alternatives, particulièrement lorsque surviennent des tragédies inexplicables comme celle-ci. Cet affaire n’est d’ailleurs pas sans rappeler un autre cas de suicide, l’an dernier dans la même ville, d’une spécialiste des médecines chinoise morte d’un court-circuit d’énergies vitales après avoir volontairement surchargé son yang. En arrivera-t-on un jour à l’interdiction pure et simple des médecines alternatives au nom du principe de précaution ? Les lobbys pharmaceutiques n’auraient-ils pas intérêt à ce que cela arrive ? Les questions sont posées.